Ce n’est pas exactement la bonne taille, mais en serrant avec une ceinture….Moins 70%, c’est une affaire, non ? Il n’en reste qu’une, je ne dois pas réfléchir trop longtemps. Bon, ok, je n’en ai pas vraiment besoin, mais une petite robe noire c’est in-dé-mo-da-ble ! Je me demande d’ailleurs par quel extraordinaire hasard je suis tombée dessus. Ce doit être mon jour de chance. Je ne peux rater ça, il me la faut !
La petite merveille entre les mains, j’en étais à ce stade de réflexion quand une paire de seins felliniens me bouscule, me déséquilibre.
MA robe noire s’échappe et atterrit entre les dents d’une face rougeaude et boursoufflée. Deux yeux exorbités m’incendient tandis qu’un relent de parfum sucré poudré me donne la nausée.
Je me raccroche désespérément à dix centimètres carrés du joli coton noir qui pendouille hors de la gueule du pitbull en furie. Rien à faire, elle ne lâchera pas !
Par Saint Harod’s, St Selfridge’s et St Lafayette, je vais la tuer !….
Une roue de poussette me torture le pied gauche ; un gosse hurle qu’il a perdu son doudou pendant que l’animateur en noeud « pap » vomit ses ventes-flash.
Tiens, ça bipe à la sortie ! Encore une qui a enfilé trois pulls sous le manteau…
« GO ! GO ! GO ! » crache l’animateur.
Une horde de femelles en rut se précipite sur le stand des parapluies « so british » made in China…nous faisant tournebouler mon pitbull fellinien et moi. Nos quatre jambes s’enchevêtrent et je me retrouve soudain ventre à terre, une tonne de graisse rugissante sur le dos…
Devant mon regard ahuri, la petite robe noire qui m’irait si bien les soirs d’été, s’envole dans les bras d’une sylphide qui passait par là….
Péniblement je rampe et parviens à me dégager du piège charnel.
De l’oxygène, vite !
Là-bas, sous le palmier synthétique…Je m’assieds à même le sol et chausse mes lunettes de soleil. M’isoler, cacher mon désespoir. Abandonner l’idée du bonheur suprême des trois minutes qui suivent l’entrée du code sur le terminal bancaire…
J’en étais à ce stade de réflexion, quand une main compatissante me tend un gobelet d’eau fraîche.
…Il n’est pas de la dernière collection, c’est sûr. Il est un peu chiffonné, même un peu démodé. Il n’est pas soldé, je lui souris…
Un moment de folie collective que tu fais bien de traiter avec humour noir, personnellement étant d’une taille et d’une corpulence, non pas monstrueuse, mais déjà hors norme pour les boutiques de vêtements, je reste tranquillement à la maison et fait des économies !
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Moi je fais partie des tailles standard, mais je ne suis pas « fashion-victim ». Alors les soldes…bof.
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Ahh excellent Martine ! 🙂
J’ai adoré, c’est un bon texte pour se détendre et rire un coup !
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Hello Naïs ! Ca me fait plaisir de te croiser ici. Contente que cette caricature t’ai plu.
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Ah, les soldes… et dire que « ça » revient cette semaine. Une forme de folie collective, comme tu le montres avec humour.
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Oui et les médias vont encore nous bombarder avec « ça »…pfff !
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Comme Almanitoo, j’ai bien ri en me régalant de ta savoureuse écriture!
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Contente de t’avoir fait rire 🙂 et merci pour ton appréciation.
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Les soldes, un sport à part entière !
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Un sport que je déteste 🙂
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On peut aussi lire une bio de Coco Chanel et poursuivre par les mots écrits le rêve de l’art couturier plutôt que de s’éventrer dans la vulgarité pour un bout d’étoffe finalement pas si utile. Quoiqu’une petite robe noire coupée à la bonne hauteur ne me laisse pas indifférent… Allez, pour solde de tout compte…
Jonas
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J’aime énormément la bio de Coco Chanel et l’art couturier en général. Rien à voir bien sûr avec cette caricature qui m »a surtout bien amusée…
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Tres bien décrit!!Exactement la crispation qui m’envahit quand j’accompagne ma Belle à ce genre de corrida!!Fini maintenant,du moins les premiers jours…Bises.
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Une corrida, c’est le mot juste. Et je déteste la corrida !!!
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Hérissant à souhait ton récit.
Moi aux soldes je ne tombe que sur les articles non soldés, aussi je n’y vais plus depuis longtemps !
bonjour Louv’
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Confidence pour confidence, je n’y vais plus non plus. Bonsoir Nathanaël.
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Entre acide et miel, comme toujours tu as les bons mots pour planter une situation. la consommation poussée au paroxysme de la compétition. Les enfants du Bangladesh doivent travailler deux fois plus pour fabriquer es lots destinés à moins de 70%. Bises Dan
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J’ai choisi de ne jamais parler de sujets si graves. Mais tu as parfaitement raison, Dan.
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C’est vraiment ça. Je ne vais même plus à la braderie, mais si tu dis qu’on peut y rencontrer le Prince Charmant, il me faudrait peut-être revoir mes résolutions ! Quoique, mon charmant époux ne serait pas trop d’accord, d’ailleurs, il repèrerait l’indésirable avant que je le remarque moi-même.
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Il fallait bien que je termine cette histoire de façon positive 🙂
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Je me demande s’il ne faudrait pas faire un entrainement commando pour faire les soldes de vêtements féminins.
Moi je suis snob et ne fais les soldes qu’aux États-Unis 😉
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Quelle classe, très cher 🙂 !
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Oh c’est trop bon, je suis écroulée de rire! quel humour, Louv’!
J’envie la précision, la nervosité et l’efficacité de ton écriture, je me suis régalée, merci!
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Le but étant de faire sourire, I am HAPPY !
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