Monsieur le cambrioleur,
Comme j’aurais aimé vous appeler « Arsène »; dommage que vous n’en possédiez pas l’élégance.
Point de mot sur le piano…ou à défaut sur l’étagère. Me présenter vos excuses pour le dérangement causé, eût été la moindre des politesses. Ne trouvez-vous pas ?
Franchement, Monsieur, laisser la fenêtre ouverte par ces trombes orageuses, avouez que ce n’est pas très sympathique. La fleur de lune en est encore toute retournée.
Que de désordre pour un si piètre butin ! Que croyiez-vous donc ? Trouver de l’or ? J’en serais presque flattée, mais hélas, ce n’est pas le cas, loin de là.
Et puis, vous auriez pu ôter vos chaussures pour pénétrer dans ma chambre. Il est très désagréable de poser un pied nu sur une boue séchée…ou peut-être même sur autre chose que je n’ose nommer.
Au fait, n’allez donc pas vous ridiculiser en faisant estimer les bijoux qui vous ont plu. Ils n’ont de valeur que sentimentale. Tout comme ce vieil ordinateur prêt à rendre l’âme ; vous n’en tirerez rien du tout. Mais il contient mon coeur. Soyez gentil, ne le brusquez pas. Déposez-le discrètement sur le seuil de ma porte…Je n’y verrai que du feu !
Malgré tous ces désagréments, je dois dire cependant, que vous m’avez arraché un sourire. De ma collection de films, vous n’avez choisi qu’Almodovar. Fin connaisseur ! J’ai apprécié que vous me laissiez « talons aiguilles« . A l’occasion je penserai à vous en le visionnant.
Cette dernière précision ne suffit pourtant pas à vous qualifier de gentleman, car j’attends toujours que vous me fassiez porter des fleurs….ne serait-ce que quelques fleurs des champs…
…fleurs des champs…
Bien à vous,
Votre cambriolée.
Oh, mais c’est terrible cette intrusion !
Chez mes beaux-parents il y a eu un avant et un après cambriolage. Les choses en changé, mais pas de façon positive, il lfaut être vigilant.
Amitiés.
Carmen
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Je crois qu’il y a toujours un « avant » et un « après » ce genre de d’évènement. On ne s’y attend pas, on n’y croit pas et puis ça vous tombe dessus, juste pour rire ! Le sentiment d’injustice est énorme. Mais bon, il y a pire…naturellement. Amitiés Carmen.
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grande violence que le vol/viol de l’intime…il y a des pays, parait-il, où existent des boites dédiées aux voleurs, où ceux ci sont priés de déposer les porte feuilles après qu’ils y ont pris l’argent…
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Je compatis car même après 3 ans, il y a de ses blessures qui transparaissent encore quand reviennent à la mémoire le souvenir du viol de l’intrusion dans ton univers et le vol de tes objets de coeur.
La plume de ta lettre est infiniment touchante et pudique…
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Merci beaucoup. Tu as raison, certaines blessures ne guérissent jamais tout à fait…
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Ta lettre pose un peu de douceur sur ce « viol ». Mais c’est bien une violence qui t’a été faite. Une vie fouillée et mise à nu, comme si elle n’était pas une vie, mais un « magasin » à piller. C’est extrêmement brutal, quoique malheureusement banal.
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Le jour où ça m’est arrivé, je me suis effondrée. Je ne comprenais pas ce qu’ils avaient bien pu chercher chez moi. J’ai su après, qu’il s’agissait probablement d’une vengeance personnelle. Il m’arrive de rencontrer le voleur et je sens à son regard quelque chose de malsain…C’est atroce.
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Si Jonas Doinint s’était introduit chez toi sans y être invité, d’abord il se serait présenté, puis j’imagine qu’il t’aurait invitée à souper (compte tenu de l’heure tardive) car il aurait tout de suite compris au regard posé sur ton regard endormi que la seule chose à dérober chez toi est ta générosité. Tout autre larcin apparaîtrait soudain comme démodé voire un soupçon vulgaire.
JPT
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Mais Jonas Doinint est un gentleman :)…
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Ce qui est certain, c’est qu’il ne t’a pas dérobé ta poésie et c’est heureux.
bonjour Louv’
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Oh merci Nathanaël ! C’est un plaisir de te rencontrer par ici !
Bon jour 🙂
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Je ne sais pas richesse bancaire, mais quelle belle âme.
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Bienvenue sur ma planète, Sereine !
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Je ne l’avais pas lu cette mésaventure.
En tout cas une jolie manière de la raconter, plus jolie que la manière de ton cambrioleur ! 😉
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Comment veux-tu faire autrement ? Cet acte est tellement minable que j’ai fini par en sourire…:)
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Même trois après, cela reste une violence que tu as ressentie.
Le temps ne fait rien à l’affaire comme dirait (encore) notre ami Brassens…
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Sur une idée de l’un de mes lecteurs, j’ai rajouté ceci:
Tout à fait dans le ton de ton billet;)
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L’une de mes chansons préférées de Brassens 🙂
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Je viens de chez Alamnito pour découvrir ce récit doux et poétique, beaucoup trop même pour raconter le champ de bataille que ce sale individu a laissé derrière lui. Aucune classe, un maigre butin pour lui et du chagrin pour toi. C’est injuste mais au moins ta poésie… il n’a pas pu l’atteindre. Bon courage…
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Je suis touchée par ce si gentil commentaire, merci, vraiment.
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Je viens de chez Almanito.
Ma fille s’est fait cambrioler elle aussi par des voleurs de Mac.
Juste au pied de son lit, personne n’a rien entendu …
http://saravati.skynetblogs.be/archive/2008/11/17/intrusion.html
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De plus en plus souvent, très habiles. Chez moi, rien n’avait été endommagé pour pénétrer à l’intérieur de la maison.
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Mais il a laissé beaucoup d’indices….Va pas aller loin!!Bon mercredi,bises,Jean-Pierre
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Heu…non ! Il court toujours….
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Le plus cruel dans tout cela, c’est le vol d’objets auxquels on tient sentimentalement et qui nous réchauffent le coeur par le simple fait qu’ils sont là…
Tu n’en perds pas ton humour pour autant, bravo, mais je suis triste pour toi.
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Il faut que j’avoue maintenant, que cette mésaventure m’est arrivée il y a 3 ans. A chaud, j’avais écrit ce billet et je l’ai ressorti de mes tiroirs, pour diverses raisons….
Je n’ai pas oublié ce viol, car c’en est un ! Et aujourd’hui encore j’en ressens une grande tristesse, car comme tu le dis, le pire est le vol d’objets auxquels on tient sentimentalement. Le vide est dans le coeur, pas dans les placards…
PS : pardon d’avoir fait croire que cette aventure était récente 🙂
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Une mésaventure désagréable que j’ai vécue moi aussi.
Stupéfaction, incrédulité, révolte, peur et en finale un manque doux amer de ces petites choses qui étaient notre vie.
Je compatis 🙂
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Oui Mony, il faut le vivre pour comprendre. Un manque doux amer…comme une absence…
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