Depuis le 9ème étage du ciel où elle s’est retirée, la déesse Nuwa, créatrice des hommes, observe le monde et s’inquiète pour son devenir. Elle décide alors de s’unir à Fuxi, héros civilisateur, pour engendrer une créature cosmique : Long Ma, mi cheval, mi dragon. Long Ma est doté de pouvoirs surnaturels, il contrôle les éléments, ré-organise l’harmonie et dans ce but, Nuwa l’envoie sur la terre. Guidé par la grande muraille de Chine, Long Ma rejoint Pékin. Fatigué par sa longue marche, il s’endort sous la plus lourde et plus majestueuse pierre de la Cité interdite. Pendant ce temps, une guerre des dieux fait rage provoquant un chaos si grand que le ciel s’ouvre. Réveillée par le vacarme, Kumo Ni, l’araignée géante, profite de la brèche pour s’engouffrer dans le passage ainsi ouvert entre la terre et le ciel. Kumo Ni est à la fois agressive et douce, belle et repoussante. Elle incarne le Yin et le Yang, provoque le déluge, organise le dérèglement mais elle est aussi un guide. Par ses actes, elle révèle l’inconscience humaine. Kumo Ni veut défier Long Ma, lui tendre un piège. Elle provoque son réveil et l’oblige à agir. S’ensuit un interminable combat. Enfin, à l’issue d’une ultime bataille dont elle sort victorieuse, Kumo Ni est émue par la détermination et la loyauté de Long Ma. Avant de disparaître, elle décide alors de le transformer en cheval céleste ailé, lui permettant d’aller refermer le trou béant du ciel. Long Ma s’acquitte de sa mission et retrouve le temple de l’harmonie d’où s’échappe une musique si douce que le cheval dragon s’endort à nouveau. Long Ma restera en Chine pour le restant de sa vie, il en devient le gardien protecteur. (*)
La légende ne dit pas qu’au cours de son long périple, Long Ma s’est posé en terre d’Opalie. En un endroit bien étrange, là où se déroulent les rêves les plus extraordinaires. Il est endormi et silencieusement, des milliers d’enfants de tous âges, viennent contempler son sommeil.
Il se chuchote partout en ville que Long Ma est à la recherche de Kumo Ni. Les chuchotements réveillent le cheval-dragon, son souffle s’accèlère, ses naseaux fument. Un battement de cils, Long Ma ouvre les yeux et regarde autour de lui…Un frisson parcourt la foule mais les coeurs battent à l’unisson…
Guidé par une horde de liliputiens savants, encouragé par les enfants d’Opalie, Long Ma se remet en marche. Il parcourt les rues de la ville, s’étonne de ce nouvel environnement. Il s’émeut de constater l’émerveillement des regards et l’immense tendresse que tous lui témoignent.
Mais il n’a pas oublié sa mission et parfois sa fureur explose. Se cabrant de toute sa hauteur, il hurle et crache le feu. Le sol tremble, les goélands s’éloignent, Opalie est en émoi.
Pendant ce temps, suspendue au beffroi de la ville, Kumo Ni attend. Elle a senti la présence de Long Ma, l’ultime combat va bientôt pouvoir commencer. Mais l’araignée est joueuse et fait durer le suspense. Après avoir descendu du beffroi, Kumo Ni entame une partie de cache-cache avec Long Ma. Elle parade en musique, se fait admirer elle aussi. Elle a tout son temps…
Ce petit jeu durera trois nuits et quatre jours. Au quatrième jour, la tension est à son comble. Les âmes-enfants d’Opalie n’en peuvent plus de tant d’émotion.
Que va-t-il se passer ? Qui des deux créatures emportera la victoire ? Le bruit a couru bien au-delà des confins de la ville et c’est par plusieurs dizaines de milliers que les spectateurs affluent.
Le soleil est capricieux, les nuages lui volent la vedette, comme s’ils étaient jaloux qu’on ne leur prête guère attention. Tous les regards sont dirigés vers le lieu du combat final où se dressent enfin, face à face, Long Ma et Kumo Ni.
De battre les coeurs s’arrêtent, les souffles sont coupés….et déjà une douce mélancolie s’insinue dans les esprits. C’est la fin, le rêve est presque terminé…Le spectacle est époustouflant, l’émotion déborde…
Long Ma a fait preuve d’un tel courage que Kumo Ni abandonne le combat et lui permet de réparer le ciel. Le temple de l’harmonie apparaît, la musique s’adoucit….Après un dernier salut à la foule, Long Ma s’endort, apaisé…(**)
A regret, la foule se disperse d’un pas lent. Le regard perdu dans la poésie et le rêve. Un seul mot nous vient aux bords des lèvres : MERCI.
(*) mythologie chinoise, source http://www.france-chine50.com/fr
(**) Unique représentation en Europe, ce spectacle fut organisé dans la ville de Calais en juin 2016. Sous la direction de François Delarozière (compagnie La Machine à Nantes) « père » des créatures fabuleuses et du maître des lieux du Channel Scène Internationale de Calais, Francis Peduzzi. Avec le concours de la Ville de Calais et la région Hauts-de-France.
Coucou Martine, don’t worry and be happy like a beautiful flower 🙂
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rien à voir mais ce Long Ma m’a fait penser à une communauté où j’ai traîné mes espadrilles dans les années 70 : Longo Maï ce qui veut dire en occitan « que ça dure longtemps »
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Hé hé 🙂 Moi je n’ai pas traîné mes espadrilles chez Longo Maï mais j’imagine un peu ce que ça devait être ! En quelque sorte, nous sommes une foule sentimentale et le rêve perdure…
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je regarderai la vidéo et irai lire ton lien demain Martine quand j’aurais l’esprit reposé ! my mind is too much full of little englih spiders 🙂
merci pour cette histoire que je ne connaissais pas et vive Long Ma , le cheval céleste réparateur des maux du ciel…et vive Kumo Ni l’araignée araignée au cœur étoilée !
Bees Mme la conteuse
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Oh yes don’t worry, you’ve got plenty of time 😉 ….j’adore parler Anglais !
Et vive les dragons et les araignées géantes ! Bees
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ça y est je l’ai regardée du début à la fin !
ça devait être superbe en direct ! quelles belles réalisations que ces bébêtes géantes qui évoluent en musique ,et j’adore le dragon aux yeux illuminés qui crache du feu dans un dernier » dragonnement » …
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Tu vois, ce qui est extraordinaire avec ces « bébêtes géantes » et leur mise en scène, c’est qu’on y croit dur comme fer !!! Petits et grands se retrouvent au sein d’une légende et la vivent réellement, on ne parlait que de cela dans les chaumières, c’est dingue ! Oublier tout le reste pendant 4 jours, c’est super 🙂
Bees Juliette
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Tu es une conteuse ma chère Martine ; ton cheval-dragon, ton araignée, posant leur souffle sur la terre opale révèlent par leur taille notre petitesse et notre fragilité. Superbe billet, Miss Opalie, généreux, vivant, festif !
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Un billet spontané, juste pour partager un plaisir simple. Mais aussi un modeste hommage destiné aux gens passionnés qui nous ont offert ce spectacle.
Merci JP.
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Je le connais celui-là, il vient de chez moi… Tu pourrais envoyer ton texte à François Delarozière, il lui plairait.
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Oui je me doute que tu le connais. Je me souviens que tu avais réagi également lorsque j’avais écrit un billet sur l’éléphant et la petite géante. Tu semblais déplorer la localisation des ateliers de Nantes…Mais enfin, ceci est un autre sujet.
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Pas étonnant que tu te sois enthousiasmée par ces étranges créatures si poétiques où la technologie se place au service de la créativité artistique. J’ai souvent croisé ces bestioles à Nantes depuis de très nombreuses années et la magie fonctionne toujours. Bises Dan
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Auparavant j’avais vu l’éléphant et la petite géante, j’avais beaucoup aimé aussi. Mais j’avoue que Long Ma m’a littéralement « transportée »…et personne n’est surpris de mon enthousiasme 😉 Merci Dan, bises
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absolument génial … et le mythe, et les photos, et l’histoire, en italique ou en écriture droite. Merci infiniment, Martine !
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Je suis ravie que tout cela t’ai plu. Merci pour ton enthousiasme 😉
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Ton enthousiasme contagieux transparait à travers tes mots. Un récit haletant et très visuel que j’ai largement préféré à la vidéo.
Comme Emma, une pensée pour les personnes de la jungle, qu’elles puissent à nouveau rêver un jour…
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Quelqu’uns étaient présents dans la foule. Ils semblaient radieux, eux aussi…
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Encore une fois, Martine, tu m’éblouis par ta créativité toujours renouvelée…. Ce texte est magique, magnifique, envoûtant! André
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La créativité n’est pas de moi, André. Tout le mérite revient à La Machine et a Channel, qui ont ébloui une ville entière et au-delà….Je ne fais que partager cette magie. Mais merci.
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Olala, je ne m’attendais pas en venant sur ton blog à vivre un truc pareil! Incroyable! Merci Martine, d’avoir partagé avec nous cet évènement!
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Je ne pouvais pas passer à côté de cet évènement sans le partager. C’était tellement fantastique ! Pour tout dire, je n’en suis pas encore revenue….
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J’aime beaucoup ton histoire…Tu t’en doutes! Il faudra que je la re-lise…Bises et bonne journée, Jean-Pierre
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Oui je m’en doutais un peu 🙂 Merci Jean-Pierre, bises
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merci de nous conter si bien ce mythe cosmique. De formidables réalisations animées (quelle relation entre « la machine » et « royal de luxe » ?). Ce combat semble quelque peu cauchemardesque, les enfants ont du être impressionnés. On se prend à rêver qu’avant de s’endormir, Long Ma a emmené les gens de la jungle de Calais dans un doux pays
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Royal de luxe avait produit d’autres grands évènements à Calais, mais aujourd’hui ce n’est plus le cas. C’est donc la Cie La Machine, de Nantes où sont elles sont fabriquées, qui organise tout avec Le Channel.
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