Le jour d’après, ayant quelque sympathy for the devil, je m’attardai un peu sur cet endroit de légende où Robert Johnson a vendu son âme au diable pour l’amour du blues. Honnêtement, je pense qu’il aurait mérité mieux que trois guitares pendues au crossroad des highways 49 et 61…mais ne faisons pas la fine bouche. Le but n’est plus très loin.
…Les rues de Clarksdale sont désespérément vides. Les bluesmen ont déserté les lieux, abandonnant derrière eux des relents de Jack Daniels et quelques notes plaintives. Les fauteuils défoncés du Ground Zero où son illustre propriétaire de Morgan Freeman ne daigne pas se montrer, nous tendent leurs bras poussiéreux. Une carcasse de vieille américaine attend sous le soleil exactement. Le vieux cinéma Paramount se souvient de sa dernière séance et implore notre regard indulgent. Dans quelques ruelles éloignées du centre-ville, des abris de tôle hébergent des fantômes noirs et nous rappellent que l’état du Mississipi est le plus pauvre des USA.
Un vent chaud se lève et nous assoiffe. En bons français que nous sommes, nous cherchons du vin. Nous ne trouverons que des fioles de whisky épicé…Ces épices qui vous brûlent le corps et l’esprit et vous font oublier tout le reste.
Ce soir-là, dans le hall du motel, le blues nous envahit, nous commençons à comprendre…
Comme mon ami JP Laret ça me fout un peu le blues. Mais comme vous l’avez dit le désespoir est souvent nourricier de ce même blues.
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Le blues est assez déroutant parfois. J’ai l’habitude de dire que cette musique est une joyeuse désespérance…
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Quel désolant désert….Mais merci pour Robert Johnson ! Bises et bonne journée, Jean-Pierre
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Le nom Mississipi me laisse rêveuse en temps normal. Ici, j’y découvre une certaine désespérance. Quel beau voyage tu as fait !
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La désespérance est l’âme du blues, Mony. Mais je te rassure, le fleuve est majestueux et pour peu qu’on parvienne à oublier certaines périodes de l’histoire, il fait toujours rêver…
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Robert Johnson ! un mythe du blues, je l’écoute quelquefois toujours avec plaisir et là 😉 super morceau Martine ! je suis allée relire l’histoire de sa vie !
mais de quoi vivent les gens là bas ? de whisky …et vous avez pris une bonne cuite avec …et le blues vous a surpris …
Bonne soirée sans blues 😉
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Là-bas ils vivent du mythe. Clarksdale est un lieu culte pour les amoureux du blues, amateurs et musiciens. Il s’y déroule chaque année un grand festival-pélerinage. Le reste du temps, ce sont les visiteurs qui font vivre le commerce (rare). Tout y est axé sur les « grands » du blues. Un peu à l’écart du centre-ville délabré, ils ont créé une mini-zone commerciale avec quelques motels, restaurants (dont un très prisé). En dehors, c’est une terre agricole, où on ne voit personne travailler…!!! Mais ça, c’est une autre histoire 😉
Bonne soirée Juliette 🙂
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On n’a pas le whisky épicé mais tout est si parfaitement évoqué qu’on y est aussi!
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Franchement, trop fort pour moi ce whisky ! Mais tout est épicé là-bas…influence africaine oblige.
Merci Alma
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tu es tellement imprégnée de cette mythologie que sans aucun doute tu en as fait partie dans une existence antérieure
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Aurais-je été française venue coloniser cette région ? Je n’ose y penser….
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On te sent bien à l’aise sur ton chemin de Compostelle et ton émotion est palpable. Amitiés Dan
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Palpable comme la sueur qui dégouline le long de mon dos…
Amitiés, Dan.
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Un très bel article, parfaitement senti, tout y est. Bravo ! Le « preachin’blues »… Aaaahhh ! JP
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Bien sûr, ce n’est pas toi qui me contrediras. Cette ville…Aaaahhh !
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