Un faisan faisait le paon
au bord de la départementale
menant à la forêt domaniale.
Bientôt suivi d’un second faisan
faisant le paon.
Un joli couple de faisans,
vraiment.
Sur une table de ripailles,
ils seraient très décoratifs.
Garnis de pommes bien rôties,
de quelques cèpes bien choisis.
Une, deux, trois, quatre, cinq, six détonations.
Un bruit d’ailes en émoi jaillit des buissons.
Le coucou s’était tu.
Six coups de fusil pour deux faisans imprudents.
Sur les feuilles rousses, rouge sang.
Une promeneuse rêveuse
se promenait sur le sentier
des noisetiers.
Cheveux roux désordonnés
sur fond rougeoyant de septembre.
On eût dit une esquisse
impressionniste.
Un, deux, trois mâles la guettaient.
Un coup de genoux dans les reins,
la mit face contre terre.
Dans les fourrés ils l’entraînèrent.
Les fusils s’étaient tus.
La peur anéantit la douleur
quand ils la retournèrent
pour planter la lame
droit dans le coeur.
Trois prédateurs pour une proie solitaire.
Rouge sang au goût amer.
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