« Il nous faut peu de mots pour exprimer l’essentiel » . Mais les mots me manquaient ce jour-là. Pour en avoir noirci mille pages, pour les avoir prononcés mille fois, la source s’était tarie.
« Le front aux vitres comme font les veilleurs de chagrin… » je scrutais l’horizon, transperçant la brume de mes pensées vagabondes. « Un orage emplit la vallée, un poisson la rivière »…la vallée était vide et la rivière desséchée. Et je m’apprêtai à refermer la page.
Quand je l’entendis qui gémissait. Il était là, à terre, piétiné, bafoué. « Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous » me susurrait cette drôle de voix venue d’ailleurs. Il semblait inconsolable et je craignais qu’il inondât ma planète. Mais j’étais émue et lui murmurai « pleure, les larmes sont les pétales du coeur ».
Curieusement, mes paroles produisirent l’effet contraire, et il se mit à rire. Un peu vexée je lui tournai le dos. C’est alors qu’il m’entoura de la tiédeur de ses ailes. A l’instant je lui pardonnai sa ruse et fondis comme Chamallow dans la bouche.
Des jours durant, qui me parurent des siècles, « j’adorais l’amour comme à mes premiers jours ». Puis, ce démon farceur disparut soudainement de mon tableau surréaliste. Ne laissant sur mes lèvres que l’étrange saveur douce-amère d’une orange bleue.
« Rien n’est simple ni singulier » ….me rappela cette drôle de voix venue d’ailleurs.
Merci à Paul Eluard, de m’avoir prêté ses mots.
Jean, étonne-moi, disait Diaghilev à Cocteau.
Ton talent, Martine, m’étonnera toujours.
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Que disais-je ?
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un très bel échange
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Merci les cafards 🙂
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Quel talent, voilà une très belle idée d’hommage à M. Eluard que je cite régulièrement notamment dans mes deux modestes ouvrages. Quel toupet ! J’ai aimé ce billet Miss Opalie ! Bises et très belle journée sous la lumière de craie. Jonas
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Plus je le lis, plus je l’aime ! Il ne m’en voudra pas je pense 😉
Bises et belle journée à toi.
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Très beaux mots en effet…..Bises et bon dimanche, Jean-Pierre
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Merci Jean-Pierre, bon dimanche à toi. Bises
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Une jolie façon de faire vivre la littérature. Bises Dan
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Merci beaucoup, Dan. Amitiés.
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La poésie est au service de l’amour et cette évocation est réversible, tes mots en témoignent.
Tant que l’un existe, l’autre n’est pas loin et les ailes d’un ange les enlacent.
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Les ailes d’un ange ou celles d’Eros :)….
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Tout est dans le regard et tant que nous aurons la faculté de réinventer la réalité, nous serons vivants… je crois.
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Je le crois aussi, Mony. Tout simplement.
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Pourquoi peut-on répondre à tous les commentaires sauf aux vôtres chère louv’ ?
La poésie est à fleur de macadam, de pavé, de terre, de poussière, d’eau…
Dans la Rue des Commères.
Vrai !
Que soit au Café de l’Oiselle, dans l’église de la Rue, sur les bancs que nous avons conservés ou construits, alors que toutes les municipalités les retirent, pour que l’on ne puisse pas s’endormir sous un rayon de soleil ou de lune…
Un scoop ?
Oui.
La poésie, dans la Rue, c’est à fleur de peau, d’iris, de lèvres, de plumes, d’écailles…
De ces mots non-dit parce qu’ils sont inutiles.
Nous ne sommes pas des poètes.
Sourires
PS : nous apprécions votre côté doux/amer.
Votre façon de l’exprimer, en douceur alors que chevauchant l’écume d’une déferlante… 😉
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A reblogué ceci sur Les amours de livres de Falbalapat.
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L’inspiration se retrempe toujours à l’aile des grands poètes. Et puis la poésie – je veux dire la vraie – est toujours surréaliste, en fait, non ?
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Les plus grands sont une source inépuisable d’inspiration, c’est vrai. Toujours surréaliste la poésie ?…la question est posée 🙂
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Surréaliste la poésie ?
Innée en tous mais « cérébrale » en certains ?
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Un beau jour, ou était-ce une nuit, près d’un lac, je m’étais endormie
quand soudain, semblant crever le ciel, et venant de nulle part, surgit un aigle noir….
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Je n’avais pas fait le rapprochement…mais oui, pourquoi pas ?
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Un très beau texte, génialement articulé, Surréaliste oui. Tu sais quoi? J’ai cru un moment que le Petit Prince lui-même y avait mis son grain de sel!
(Je suis anonyme depuis que WordPress refuse mes coordonnées…almanito )
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Ben non, c’est Paul Eluard qui a mis son grain de sel 🙂
Ceci dit, je ne comprends pas pourquoi WordPress refuse tes coordonnées…c’est surréaliste !
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« Pour en avoir noirci mille pages, pour les avoir prononcés mille fois, la source s’était tarie. »
Les mots, comme les feuilles, tombent en tournoyant pour se transformer en cet humus fertile qui sera le support de nouvelles pages…
Et…
Oui, il n’y a que des rendez-vous, à chaque page tournée à tire d’aile, pour aller rapidement vers la suivante.
Bonjour sur Opalie. 😉
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Que de poésie ce soir ! Même « Rue des Commères », un scoop 🙂
Bonsoir là-bas.
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