« il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous » – Paul Eluard
Lequel de nous deux avait choisi l’autre, je ne saurais le dire. L’attirance fut une évidence, un choc, un bouleversement, sans qu’il y ait besoin d’expliquer la chose. Il m’attendait, je l’attendais, peu importe lequel attendait l’autre. Le vide était comblé.
Ce matin de printemps n’en finissait pas de s’éveiller. Fébrile et émue, je comptais les heures, puis les minutes, qui me séparaient de la découverte physique.
Durant des jours et des nuits j’avais pensé cette rencontre, imaginé la scène, chaque fois différente. Durant des jours et des nuits, je l’avais espérée de toutes mes forces. Et voilà que ce jour J, une soudaine terreur du contact me gagnait. Mais il était trop tard pour reculer, j’avais promis.
Sur la route, en pilotage automatique, je me posais mille questions.
Le reconnaîtrai-je ? Allions-nous nous plaire ? Comment l’aborder ? Qu’allai-je lui dire ? Oserai-je le toucher, l’embrasser ?Et s’il n’était pas au rendez-vous ?
Arrivée à destination, je garai la voiture à un emplacement discret et j’attendis un moment en fixant les aiguilles de ma montre. Encore deux minutes, encore une cigarette, un dernier regard dans le rétroviseur, une grande respiration…
Les mains moites et les jambes en coton, je me décidai enfin à sortir du véhicule.
L’étroit chemin bordé de noisetiers pénétrait au coeur de la forêt, là où je savais sa présence. Les ombres géantes m’entourèrent, observatrices et silencieuses. Je me sentis un peu seule et désemparée, à la limite du ridicule.
L’espace d’une seconde je voulus faire demi-tour, quand soudain je l’aperçus, là, qui s’imposait, fier et droit, splendide. Ce ne pouvait être un autre, c’était Lui, tel que je l’imaginais. Le souffle court et les tempes en feu, je me rapprochai, hésitante encore.
C’est alors qu’il se déploya largement, m’invitant à me blottir tout contre lui, ce que je fis naturellement. Les notes vertes de son parfum enivrèrent mes sens et j’abandonnai toute résistance.
Au bout de mes doigts caressants, la mousse douce sur la face nord de sa peau torturée…
sorcière ! à moins que ce ne soit le cantique des cantiques de Philemon et Baucis
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Malheureusement je n’ai jamais rencontré Zeus et Hermès 🙂 Mais je veux bien me faire sorcière pour finir comme Philemon et Baucis !
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Ah j’adore ! J’aurais juré qu’il s’agissait d’un loup… Mais ça c’était avant la mousse !
Très joli texte Louv’
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Mais enfin, Pascale, pourquoi un loup ? 🙂
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La phrase d’Eluard colle parfaitement au texte.
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Maintenant, il va falloir durer, c’est le plus difficile 🙂
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A mon avis ça devrait durer avec un arbre 🙂
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Vous m’avez bien eu, bravo ! J’adore !
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Belle rencontre et belle étreinte vivifiante. J’ai été surprise par cette peau torturée, mon esprit, ce coquin, attendait un animal…hé oui !
J’aime beaucoup les arbres, ces géants aux pieds bien sur terre…
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Tu attendais un loup peut-être ? Hum…je préfère les géants aux pieds sur terre 🙂
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« Une belle rencontre, dit l’arbre, une rencontre… belle, et cette mousse autour de ses lèvres… »
Jonas
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Je ne m’étais pas posé la question de savoir ce que pensait l’arbre…Merci Jonas !
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Rencontre énigmatique,rencontre à suspense avec la »mousse douce sur la face nord de sa peau torturée ».Bravo…Bises et bonne semaine.
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Une rencontre comme toutes les premières rencontres…Bonne semaine Jean-Pierre.
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Rencontrer un arbre est une rencontre vive !
Une texte avec une chute bien amenée, comme à chaque fois.
Je n’ai pas toujours le temps de laisser des commentaires, mais j’aime te lire, Louv’. Erin
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Ce fut une belle rencontre en effet. Je suis contente de savoir que tu aimes passer chez moi. A bientôt chez toi, Carmen.
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