déluge

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Opalie est déchaînée. Des torrents pleuvent du ciel et le vent du nord est fou. Une lumière apocalyptique baigne la plage qui hurle. Et la mer, soulevée, se laisse choir d’épuisement sur la jetée qui tremble. C’est la fin, pense-t-elle.

Une goutte d’eau suinte au creux d’une rainure du plafond, gonfle, hésite. Puis tombe sur la tête du chat. Deux gouttes d’eau se précipitent derrière la première. Un filet d’eau se met à couler effrontément devant mon nez.

Pendant que mes chaussures se transforment en barques. Un pas fait « floc ». Deux pas font « floc, floc ». Le parquet fait des bulles sous mes pas. Insidieusement, une nappe d’eau s’est invitée en passant sous la porte. Ma cuisine est une piscine.

Perdue au fin fond de la galaxie, la toute petite planète éponge son corps et son âme. Les baobabs ont disparu. Le goéland unijambiste s’est noyé et le renard philosophe n’a plus rien à dire. C’est la fin pense-t-elle.

14 réflexions sur “déluge

  1. Celiandra 21 octobre 2013 / 19:30

    Bonsoir Louv
    après quelques jours passés auprès de mes Amis les Loups du Gevaudan…. je viens te faire un tit coucou

    Pour toi

    bisous Celiandra

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    • louv' 21 octobre 2013 / 19:41

      Absolument magnifique ! Merci beaucoup Célie et à bientôt.

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  2. les cafards 21 octobre 2013 / 07:54

    un morceau des Creedence qu’on adore jouer à la guitare. Bizzz des Caphys

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    • louv' 21 octobre 2013 / 08:49

      Salut à vous les Caphys ! Je sens que je vais souvent aller fouiner dans vos cafardages 🙂

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  3. emma 19 octobre 2013 / 10:20

    poeme surréaliste, un genre qui te va bien !

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  4. Mony 18 octobre 2013 / 14:42

    Transformer une fuite d’eau en duo poétique c’est tout joli et parlant.
    Mais il faut éponger à présent…
    J’aime entrer dans ton moonde.

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  5. burntoast4460 17 octobre 2013 / 18:23

    Très surréaliste comme description. Que les baobabs disparaissent est fort inquiétant.
    Cela m’est arrivé en vrai à 3h du matin, l’équivalent d’un robinet ouvert tombait dans mes escalier en provenance de l’appartement du dessus. L’eau ne fut coupée (pour différentes raisons) qu’à 5h du matin. L’ensemble de l’appartement fut à refaire (16000 euros payés par l’assurance). 6 mois après l’appartement était à neuf !

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  6. jplduvar 17 octobre 2013 / 09:35

    L’apocalypse viendra du Ciel….Bises,Jean-Pierre

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  7. breizhdanDan 17 octobre 2013 / 07:52

    Un déluge de fin du monde qui avec tes mots s’obstine à resté poétique. Bises Dan

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    • louv' 17 octobre 2013 / 14:41

      Rester poétique jusqu’à la fin : un vrai défi qui me plaît bien 🙂

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  8. carolechollet 17 octobre 2013 / 01:23

    Il me semble bien avoir traversé ce déluge tout à l’heure. Opalie est une petite planète que nous transportons partout avec nous dans nos vies terrestres. Un petit morceau de notre âme pour territoire peut-être ?

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  9. Cardamone 16 octobre 2013 / 23:08

    Troublant, ce mystérieux jeu d’échos… de miroir déformant? Est-ce l’apocalypse opalienne qui s’infiltre chez nous ou le dégât des eaux qui fait jaillir la catastrophe sur Opalie? J’aime beaucoup en tout cas!

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  10. Jonas Doinintj 16 octobre 2013 / 23:01

    C’est très beau toute cette eau sur elle. Vraiment. But I don’t know who’ll stop the rain.
    Ou plutôt si, une rose des sables.
    Jonas

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    • louv' 17 octobre 2013 / 14:42

      Merci pour la rose, Jonas. Il y avait bien longtemps qu’on ne m’avait offert des fleurs 🙂

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