Le hasard fit que je me trouvai assise face à elle, en terrasse de ce café du port. C’était encore l’été en ce mois d’octobre déjanté. Elle portait une robe en coton noir dont le décolleté baillait un peu trop sur l’éclat satiné d’un morceau de peau.
Je ne sais la raison pour laquelle je ne pus détacher mon regard. Peut-être à cause de la lenteur de ses gestes, peut-être à cause de sa triste rêverie. Ou simplement parce-qu’elle commanda un verre de vin rosé.
Elle ne me voyait pas, d’ailleurs elle ne voyait personne. J’aurais voulu m’assoir à sa table, la toucher du bout des doigts, la dessiner. J’imaginai mon trait de crayon ourlant précisément la courbe de ses lèvres, la ligne pure de son nez aquilin, l’arc de ses paupières à demi-closes. Puis de mon fusain, noircir fiévreusement le désordre de sa longue chevelure.
Un rayon de soleil bas la fit se protéger le visage d’une main. Je sentis son agacement soudain et tremblai déjà qu’elle s’en aille. C’est alors que j’eus l’audace de lui sourire et à cet instant, son téléphone bipa. Elle s’empressa de lire le message.
Elle reposa l’appareil et scruta intensément la bâche bleue qui abritait la terrasse du café. Les nouvelles n’étaient pas bonnes, assurément.
Etait-ce un homme qui lui faisait mouiller les yeux ? Ou était-ce une femme ?
Certaines rencontres nous donnent envie d’écrire une histoire ou de saisir l’instant par un croquis. J’aime ces moments où l’imagination et la compassion sont reines. Amitiés. Erin
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Oui, et parfois l’émotion nous submerge le temps d’un regard furtif, sans que l’on puisse l’expliquer.
Merci Erin, pour ta sensibilité. Amitiés.
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bonsoir Louv’
très bel écrit . Il faut toujours rêver car de faire ainsi on crée. Bisous
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En ma qualité de rêveuse incorrigible, je ne peux qu’approuver. Merci Célie, bisous.
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Une certaine sensualité se dégage de ce regard. Nous croisons parfois certaines personnes et un trouble s’installe. Pourquoi ? Nous sommes-nous rencontrés dans une autre vie ? Aurions-nous pu faire notre vie avec elles ? Les questions restent en suspens..
J’aime beaucoup cet univers ainsi que la chanson.
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Nous sommes-nous rencontrés dans une autre vie, ou bien est-ce notre reflet miroir qui nous trouble tant ? La question est posée…Moi aussi j’aime beaucoup la chanson.
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superbe instantané
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Merci Emma.
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Je me suis levé, ce matin, l’esprit chagrin.
Ici, en Auvergne, le froid nous est tombé dessus : 8° dans la salle de bains, 14° dans le salon, zut, le poêle s’est éteint. Pire : – 2° dehors ! La campagne est recouverte de milliers de cristaux scintillant sous un soleil resplendissant. Magnifique ! Et pourtant, j’ai toujours l’esprit chagrin.
Douche, poêle allumé, visite aux poules (leur bac d’eau est gelé), aller et retour à la boulangerie… mais, toujours cet esprit chagrin.
Alors, comme beaucoup qui s’ennuient seuls chez eux, j’ai ouvert l’ordinateur…
Merci Louv’. Texte d’une délicatesse sublime qui a chassé l’esprit chagrin.
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Si ce texte a chassé ton esprit chagrin, tu m’en vois ravie.
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Saisi par un trouble délicat parfaitement indéfinissable mais qui justifie totalement notre existence. Bises Dan
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…et qui nous fait sentir exister…
Bises, Dan.
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Un beau texte, très fin et délicat pour cette rêverie un peu trouble. Je me demande si je me serais posé cette question, tu m’a étonnée, Louv.
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Le trouble naît parfois d’un charme indéfinissable qui vous claque à la figure, sans distinction de sexe. De là à laisser s’envoler les idées les plus folles….
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Souvent, on imagine ainsi la vie d’un ou une inconnu (e). Mais il y a toujours cette invisible « bulle », qui nous sépare et nous empêche d’aller plus loin.
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Une bulle qui permet de laisser vagabonder l’imaginaire, souvent plus beau que le réel.
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